Quel dispositif, quelles postures thérapeutiques, quelles compréhensions des phénomènes engagés dans l’expérience du jeu libre ?
Si tout le monde reconnaît l’importance du jeu dans le développement de l’enfant, on constate à contrario une certaine forme de désintérêt dans leurs recommandations thérapeutiques.
Malgré que ce concept ait été beaucoup étudié (avec de nombreuses publications dans la littérature scientifique, et cela depuis de longue date), cette pratique a tendance à être dévaluée au profit de techniques de soin plus facilement maîtrisables, transposables et transmissibles, mais aussi, d’après notre expérience, moins adaptées aux particularités des enfants et moins efficaces dans le traitement de leurs troubles.
« On joue à quoi aujourd’hui ? »
La technique du « jeu libre » se définit par la mise en place d’un dispositif qui invite l’enfant à choisir le jeu, le matériel, l’espace, les modalités relationnelles investies, la mobilisation motrice engagée… et qui à partir de ce choix, et à travers les orientations proposées par le psychomotricien va permettre de développer dans un même espace-temps, et une même expérience, des interactions intra-corporelles ainsi qu’inter-subjectives.
Ce sont ces doubles interactions qui définissent le jeu comme une activité éminemment transmodale, qui relie et tente d’harmoniser les différentes composantes qui se présentent à l’enfant.
La médiation du « jeu libre » nécessite pour son utilisation thérapeutique une formation spécifique et des conditions nécessaires à son déploiement. Ainsi, une attention sera portée à la mise en place d’un cadre qui favorise et contient l’utilisation de cette médiation thérapeutique, aux différents moyens d’identifier quand les processus thérapeutiques du jeu se déploient ou au contraire sont annulés (capacité à jouer à 2, à partager et co-construire son espace de jeu), au travail d’harmonisation des différentes modalités sensorimotrices / affectives / relationnelles / environnementales que le jeu a activé, à la capacité à garder trace de l’expérience du jeu, à transposer avec d’autres et dans d’autres environnements les expériences de jeux vécues en séances….).
Ainsi cette formation se propose de redéfinir les dispositions nécessaires pour que ce jeu se déploie et les conditions à l’émergence du processus thérapeutique.
Nous veillerons à la place de l’autre dans le jeu, la place de l’excitation, des sensations, émotions, la place du corps, de la motricité, la place du temps passé à jouer ou de préparer, la place prise dans l’espace, la place de l’imaginaire, l’entrée et la sortie du jeu….
Nous réfléchirons à ces enfants empêchés par le jeu, ou au contraire ceux trop excités par le jeu, les enfants perdus à travers le jeu, et ceux qui ne peuvent le partager…
Tous ces points sont autant d’éléments à considérer pour penser le jeu comme un soin…
Il s’agira d’aider chacun, chacune à trouver ses modalités personnelles de mise en jeu afin de se positionner de la manière la plus « tranquille » (sécurité, rêverie, mise en jeu de son propre infantile…) pour accueillir et travailler avec le jeu de l’autre.
Cette activité spontanée chez l’enfant pourra alors devenir technique de soin et ainsi être pensée et utilisée dans le soin sans la dénaturer.
Ainsi des manifestations tellement importantes mais si peu valorisées reviendront en premier plan comme le rire, l’émerveillement, la créativité, la curiosité, articulées à celles plus repérées que sont l’investissement de son corps (dans sa représentation et de son action), de l’investissement de son monde imaginaire, de la réalité, l’espace, le temps, les objets, l’autre…
Cette formation extra-muros (mise en ligne très vite) :
- sera animée par Roland OBEJI, psychomotricien D.E.
- et aura lieu du 20 au 22 octobre 2025, à PARIS