Pierre Delion, pédopsychiatre, interroge la continuité nécessaire à l’enfant, entre ses parents et les professionnels qui en ont la charge. Toutefois, assurer cette continuité ne signifie pas prendre la place du parent, se substituer au parent, principalement en cas de fragilité ou de défaillance parentale. Il invite à interroger sa position professionnelle comme auxiliaire de parentalité et non substitut parental. (06:40)
Cette vidéo nous explique quel est le rôle du professionnel de l’enfance au sein du développement de l’enfant. Elle fait écho à certaines de nos formations continues en psychomotricité :
Le professionnel de la petite enfance doit s’engager affectivement
Il est important que les professionnels de halte-garderie, de crèche, des écoles, etc., s’engagent affectivement avec les enfants qu’ils accueillent. Cependant, il y a des moments où ils doivent tenir compte de cet engagement affectif. Ces professionnels de la petite enfance qui se sentent engagés dans une relation affective avec ces enfants est tout à fait ordinaire. Elle est même très touchante. Cela nous montre à quel point, on entre facilement en relation affective avec un enfant. C’est sur ce plan que l’enfant a besoin de l’adulte qui va s’occuper de lui.
Relation affective mais avec nuance
Mais si nous le faisons sans nuances, le potentiel risque est que l’enfant pense que cette personne en relation affective avec lui est mieux que ses parents. Nous pouvons donc nous demander si le professionnel n’a pas outrepassé ses fonctions ? Pour réfléchir à cette question, les professionnels de la petite enfance doivent savoir qu’il faut une relation stable. Cependant, si nous voyons au-delà de ce qui est nécessaire pour la stabilité de l’enfant, il y a un risque de confusion par rapport aux personnes qui sont en référence pour lui.
Le professionnel de la petite enfance : un substitut des parents
Cela demande, de la part des professionnels, de la réflexion pour jouer cette fonction parentale sans se substituer à cette dernière. Il est très important que les professionnels de la petite enfance, évoquent les parents dans leurs dialogues avec les enfants, bébés et jeunes enfants.
Il faut toujours avoir l’idée que, même si l’on est très satisfaisant pour l’enfant, c’est toujours en lieu et place des parents que nous le faisons, mais pas à la place des parents. C’est très important qu’au fond de chaque situation, on puisse rappeler à l’enfant que ses parents seraient intéressés de participer à cette expérience ou bien de voir comment leur bébé a réussi telle ou telle expérience.
On permet aux professionnels de se situer comme un auxiliaire de parent, mais pas comme une personne qui va remplacer un parent. Nous sommes de très bons substituts des parents à la condition que l’on ne remplace pas les parents.