Le 15 octobre 2022, avait lieu la Journée Régionale Normande de Psychomotricité organisée par l’A.P.H.N. à Rouen.

Lors de cette journée, Françoise Lorcy-Carré, psychomotricienne, formatrice et directrice de S’Pass Formation a présenté une conférence qui avait pour sujet Les enjeux des écrits professionnels du psychomotricien.

En voici un extrait, vous pouvez retrouver l’intégralité de cette conférence en PDF en fin de page.

Introduction

Vaste sujet ! ….

A la fois complexe et essentiel à mon sens, car je pense en effet depuis longtemps la question de nos écrits professionnels – tout comme celle d’ailleurs du bilan psychomoteur – comme étant les ambassadeurs de notre profession : dans le sens où ils présentent et donnent à voir/connaitre/ comprendre notre travail aux autres, « étrangers » à notre champs d’exercice/, à savoir : 

  • les collègues de travail, les parents, notre hiérarchie,
  • mais aussi les instances extérieures  : la MDPH, les plateformes TND, les autres intervenants, lecteurs de nos écrits : nos écrits nous présentent et nous représentent : sacrée responsabilité…

Écrits qui, en ce qui concerne les cliniciens que nous sommes, ont donc au moins 3 fonctions, qui s’entrecroisent et se complètent à la fois, à savoir :

  • constituer un outil de travail, dans l’idée qu’ils aident à l’élaboration, au travail de la pensée,
  • ainsi que nous présenter en tant que professionnel Monsieur ou Madame Untel, psychomotricien,
  • et par conséquent, représenter notre profession auprès de nos interlocuteurs, en laissant de surcroit, une trace écrite de notre travail clinique.

Et pour le patient, puisque l’on écrit d’abord pour lui et pas « sur » lui : laisser une trace de notre rencontre avec le patient à un moment de son histoire, lors du bilan psychomoteur notamment, avec la particularité de notre regard de psychomotricien(ne)… tout en ayant bien tête que la « photo » prise lors du bilan, même sur plusieurs séances, ne constitue pas pour autant le « film »

Alors comment traiter de cette question en 45 minutes ? … Pari osé, sinon un peu fou ?…

 

J’ai accepté néanmoins de répondre à cette invitation tant cette question des enjeux me paraît fondamentale, peut-être encore plus aujourd’hui, dans le contexte actuel du soin.

Mais sacré défi à réaliser, cette problématique étant travaillée en 5 jours de formation habituellement…

J’ai donc fait le choix de vous proposer des pistes de réflexion, à partir de mon expérience de clinicienne, formatrice, mais aussi de ce qui a nourri et continue d’alimenter ma réflexion concernant cette question avec pour appui les vers de Boileau, qui m’encouragent et me stimulent tout à la fois :

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez ».
[1] Art poétique, Chant I, v. 147-207, Boileau, 1674

→ Pour commencer, je vais rappeler la définition du mot « enjeux », …

→ J’aborderai ensuite la question des écrits en vous proposant plusieurs pistes de réflexion :

  1. Je reviendrai tout d’abord sur « Qu’est-ce qu’écrire? » = qu’est-ce qui se passe quand on écrit ? Qu’est-ce que permet le W d’écriture ? Pourquoi et pour quoi on écrit ?
  2. Qu’est-ce qui fait aussi que ce travail d’écriture peut être compliqué, difficile ? Qu’est-ce que cela peut mettre en jeu pour soi ?
  3. Je dirai ensuite quelques mots à propos des notes personnelles ou de séances, et des écrits destinés aux autres.
  4. J’évoquerai également la question de la méthodologie : un point à ne pas éluder à mon sens.
  5. Et je terminerai en listant au travers de ce dont j’aurai évoqué auparavant ce qui me semble être les enjeux des écrits professionnels du psychomotricien : pour le patient et le clinicien que nous sommes.